Compilation d’interviews de Thierry Binisti
Emilia VAILLANT concernant Allons petits enfants (2004).
Le Sujet
Durant la guerre de 14-18. Un gamin de 12 ans, dont le père a été fusillé pour désertion, décide de partir au front afin de défendre l’honneur de sa famille.
Si vous avez manqué le début
Juin 1914. L’assassinat de l’archiduc d’Autriche à Sarajevo marque le début de la Première Guerre mondiale. Les hommes en âge de se battre sont mobilisés. Maurice est de ceux-là. Le départ pour le front est douloureux, mais le bruit court que tout sera fini avant Noël… Au village, la vie continue. Une institutrice enseigne aux enfants le sens de l’honneur, l’amour de la patrie, le culte des héros. Chaque fois qu’un combattant tombe, le glas sonne. Mais, rien pour le père de Momo qui se demande pourquoi il n’a pas droit aux mêmes honneurs que les autres. Jusqu’à ce que la nouvelle soit officielle: Maurice a été fusillé parce qu’il a déserté. En cette période tourmentée, il n’y a pas pire déshonneur. Momo, sa mère et sa grand-mère vont subir de plein fouet les conséquences de cette faute…
Cette œuvre dépeint avec justesse le contexte social et les valeurs érigées en règle de vie durant la Grande Guerre et dénonce, au travers du parcours du garçon, l’absurdité et la cruauté de cette guerre, où des hommes étaient parfois fusillés pour l’exemple. Thierry Binisti (La Bicyclette Bleue, Cayenne, les amants du Bagne) signe une réalisation soignée et le jeune Oscar Copp fait preuve d’un grand talent.
Catherine BALLE concernant Carole RICHERT pour son rôle dans Allons petits enfants (2004).
Cette comédienne adore les rôles en costumes
Dans la fiction diffusée sur France 3, Carole RICHERT incarne avec délicatesse la veuve d’un soldat fusillé pendant la guerre de 14-18. Depuis sa révélation, il y a dix ans dans La Rivière espérance, elle est une habituée des rôles historiques.
Ces dernières années, cette trentenaire au visage doux et aux fossettes rieuses a ainsi parcouru le XVIIe siècle (Julie, chevalier de Maupin), le XIXe (Penn sardines, qui lui a valu le prix d’interprétation du Festival de Saint-Tropez en 2003) et les années 1930 (L’Empire du tigre, fiction sur l’Indochine prochainement diffusée sur TF1).
Elle rêve de retrouver les planches
« Il paraît que j’ai un physique qui rentre dans les costumes », explique-t-elle en souriant. Elle ne s’en plaint pas: « Les fictions historiques permettent d’aborder des thèmes tragiques et violents, comme la guerre, la mort… On peut mettre en scène des sentiments exacerbés, des personnages fous, des histoires d’amour interdites. Et puis, grâce à mes rôles, j’ai pu me plonger dans l’histoire de la condition féminine et j’ai trouvé cela passionnant ».
Carole Richert affectionne aussi les comédies légères et les personnages modernes. Après Le Mystère Alexia, une fiction sociale qui sera diffusée sur France 3, elle vient de tourner Mariés ou presque de Didier Grousset, dans lequel elle campe une « sorte d’Ally McBeal » en proie au doute avant de passer devant le maire.
Bientôt, elle entamera la suite de Je hais les enfants (avec Stéphane Freiss), intitulée Je hais les parents… « J’ai besoin d’un équilibre entre films sombres et fictions légères, souligne Carole Richert. Mais une comédie demande autant d’investissement et de rigueur qu’une tragédie ». Depuis la naissance de ses enfants – âgés de 5 et 9 ans -, cette ancienne élève du Conservatoire et comédienne de théâtre a consacré sa carrière à la télévision. Mais elle rêve de retrouver les planches… « Pourquoi pas pour des rôles historiques ».
Marc BELPOIS concernant Mère et fille: mode d’emploi (2001).
Voilà comment Benjamin, universitaire parisien d’une trentaine d’années, voit les choses: si Florence, rayonnante directrice d’une agence de voyages de dix ans son aînée, refuse de vivre leur relation passionnée au grand jour, il file au Canada, où l’attend un boulot attrayant. Mais Florence est aux anges, alors va pour la vie à deux. Juste le temps d’en aviser en douceur sa fille, Caroline, 20 ans. C’est ce moment que choisit cette dernière, anéantie par une brusque rupture sentimentale, pour rappliquer dans les jupons de sa mère. Du coup, Florence tergiverse, tiraillée entre son désir de ménager sa fille et celui de s’engager avec son amant. Benjamin, lui, commence à s’impatienter.
Comme le titre le suggère, ce téléfilm aborde le thème des relations entre mère et fille, lorsqu’une femme cherche à s’affranchir de son rôle maternel pour s’épanouir dans une nouvelle relation amoureuse. Mais plus intéressant est le traitement de la différence d’âge dans un couple – quand l’homme est plus jeune que la femme. Thème que cette comédie sentimentale a le mérite de ne pas expédier d’un coup de: « L’amour triomphe de tout ». Et lorsque les situations menacent de s’enliser dans le mélo lacrymal, on bascule généralement dans une sorte de vaudeville moderne avec quiproquos en pagaille. Cependant, structure familiale contemporaine oblige, les ressorts vaudevillesques ne sont ici pas encore rouillés.
Interview concernant Drôles de clowns (1998).